Du 09 au 13 Juin se tient à Nice la conférence des Nations Unies sur l’Océan à laquelle participe le Président de la Polynésie Française, Mr BROTHERSON. Un article de France 24 publié le 08 Juin 2025, présente les sujets abordés lors de cette conférence. En voici quelques éléments :
+ La protection des aires marines : grâce à l’engagement de plusieurs gouvernements, l’objectif permettrait d'atteindre 10% de protection des aires marines au niveau mondial (contre 8,36% aujourd'hui), selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.
Tahiti Infos du 06 Juin précise : “De son côté, le président du Pays a annoncé des réformes visant à renforcer la protection de notre domaine maritime en instaurant de nouveaux espaces protégés et des zones de pêche règlementées, couvrant 20% de notre ZEE. Un parc territorial de 220 000 km2 réservé à la pêche traditionnelle sera aussi créé à l'ouest des îles de la Société, un autre de 650 000 km2 aux Gambier en tant que “sanctuaire pour la vie marine”.
+ L’exploitation des fonds marins : la France devrait profiter du sommet pour tenter de convaincre plus de pays de rejoindre la coalition en faveur d'un moratoire sur l'exploitation des grands fonds marins, qui rassemble actuellement 33 pays seulement. Comment réguler l’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins, classés "bien commun de l'humanité"?
+ L’érosion côtière et la montée du niveau de la mer : à la tribune, Li Junhua, secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur l’Océan, pointe l'un de ces grands ennemis des côtes : le réchauffement climatique. « L’élévation du niveau de la mer s’accélère plus rapidement qu’au cours des 3 000 dernières années. Dans le monde, 900 millions de personnes, soit une personne sur dix, vivent dans les zones côtières basses. Leur vie et leurs moyens d’existence sont de plus en plus précaires. »
En tant que citoyens du monde, en tant qu’habitants de la Polynésie, et en tant que Chrétiens, nous ne pouvons rester à l’écart de cette question qui engage l’avenir de la vie sur notre planète et notamment dans notre Fenua. Déjà en 2001, et en conclusion du synode sur l’Océanie, le Pape St Jean Paul II, écrivait dans « Ecclesia in Oceania » : « L'Océanie est une partie du monde d'une grande beauté naturelle... Elle continue d'offrir aux peuples autochtones des lieux leur permettant de vivre en harmonie avec la nature, et réciproquement. Parce que la création a été confiée à l'homme pour qu'il la gère, le monde naturel n'est pas seulement un ensemble de ressources à exploiter mais aussi une réalité à respecter et même à traiter avec révérence comme un don, comme un gage confié par Dieu. Les êtres humains ont reçu la mission de prendre soin des trésors de la création, de les conserver et de les cultiver… Toutefois la beauté naturelle de l'Océanie n'a pas échappé aux ravages de l'exploitation humaine. Les Pères synodaux ont lancé un appel aux gouvernements et aux peuples de l'Océanie pour qu'ils protègent ce précieux environnement en vue du bien des générations actuelles et futures. Ils ont envers l'ensemble de l'humanité la responsabilité toute particulière de veiller sur l'Océan Pacifique qui représente plus de la moitié des réserves d'eau de la planète … Les ressources naturelles de l'Océanie doivent être protégées contre les orientations politiques nuisibles de certaines nations industrialisées et contre le pouvoir toujours croissant de sociétés internationales qui peuvent conduire à la dégradation des fonds marins par des déchets industriels ou nucléaires. L'immersion de déchets nucléaires dans cette zone représente une menace supplémentaire pour la santé des populations autochtones. » (« Ecclesia in Oceania »§ 31)
Plus récemment, dans son encyclique « Laudato si », le Pape François nous rappelait que « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu… n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne… Cette conversion implique la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle. » (« Laudato Si » § 217 ; 220)
À méditer !
+ Monseigneur Jean-Pierre COTTANCEAU
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