Comme chaque année, le samedi qui précède la solennité de Notre-Dame de Paix (célébrée le 9 juillet) a lieu le pèlerinage diocésain à Tautira. Son organisation est confiée au Comité Diocésain du Rosaire Vivant. Le thème proposé cette année est « Pèlerins de l’Espérance en marche à la suite de Notre-Dame Mère de l’Espérance. »

Le pèlerinage est toujours un « désir de voyager au loin ». Nombreux sommes-nous en Polynésie à être allés à Rome, à Lourdes, à Fatima, à Compostelle, à Jérusalem… Partir en pèlerinage suppose un temps de préparation : organisation matérielle du voyage, mais surtout préparation spirituelle. En effet, un pèlerinage est d’abord un voyage intérieur, un temps de ressourcement personnel mais aussi collectif. Habités d’un grand désir de rencontrer notre Seigneur, ici à Tautira par l’intermédiaire de Notre-Dame de Paix nous désirons trouver une « grande lumière » pour éclairer nos vies. C’est l’expérience fondamentale qu’Israël, le peuple hébreu, a vécue : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière… Seigneur, Tu as fait croître sa joie. » (Isaïe 9, 1).

Comme on peut relire dans un document proposé par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement à l’occasion du grand Jubilé de l’An 2000 :

« Un pèlerinage est avant tout un retour aux sources de la vie à travers la foi. (…) un temps de prière et de pénitence, un temps de réflexion sur nos actes, une démarche de conversion commune et individuelle…

Partir en pèlerinage signifie en réalité sortir de soi-même pour rencontrer Dieu là où il s’est révélé, là où sa grâce a brillé avec une splendeur particulière et a produit de riches fruits de conversion et de sainteté parmi ceux qui croient. (…)

Le sanctuaire vers lequel il (le pèlerin) se dirige doit devenir par excellence "la tente de la rencontre"… la rencontre avec la Parole de Dieu … alors la Parole devient force de la foi, aliment spirituel, source pure et éternelle de vie spirituelle. (…)

Le pèlerinage conduit ensuite à la tente de la rencontre avec l’Église, … le pèlerinage devient un signe de la vie ecclésiale. (…)

Le sanctuaire est également la tente de la rencontre dans la réconciliation… En effet, c’est là que le pèlerin confesse ses péchés, qu’il est pardonné et qu’il pardonne, c’est là qu’il devient une créature nouvelle à travers le sacrement de la réconciliation, c’est là qu’il éprouve la grâce et la miséricorde divines.

Le but du pèlerinage doit être la tente de la rencontre eucharistique avec le Christ…. (car) La réconciliation avec Dieu et avec les frères débouche sur la célébration eucharistique.(…) le pèlerinage est aussi la tente de la rencontre avec la charité.

Enfin, le pèlerinage est très souvent la voie pour entrer dans la tente de la rencontre avec Marie, la Mère du Seigneur. Marie, "celle qui avance dans le pèlerinage de la foi", devenant l’"Étoile de l’évangélisation" sur le chemin de toute l’Église. » [Extraits de : Le pèlerinage dans le grand Jubilé de l’An 2000, Jean Paul II, Cité du Vatican, 25 avril 1998]

C’est le cas à Tautira, là où l’eucharistie a été célébrée pour la première fois il y a 250 ans ! Là où des milliers de Polynésiens ont vénéré Notre-Dame de Paix, patronne principale du diocèse de Papeete. N’oublions pas qu’une année jubilaire est un temps d’espérance et d’action de grâce qui nous est offert par l’Église. L’église Notre-Dame de Paix est une église jubilaire ; alors, faisons de ce pèlerinage -en présence physique à Tautira ou en union de prière intérieure si nous ne pouvons-nous déplacer- une action de grâce au Seigneur et à Notre-Dame de Paix pour tout ce que l’Église nous a offert, malgré toutes les imperfections de ses membres.

Ce samedi 5 juillet, pèlerins d’espérance, prions pour notre salut et celui des âmes du Purgatoire.

Dominique SOUPÉ

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